Virée électrisante
C’est ainsi : être le premier, répondre à l’injonction de smart « be first », nous plonge dans un univers avant-gardiste. Minuscule ? Elle l’est. Citadine ? Jusqu’au bout des phares. Et surtout, électrique. L’avenir entre dans votre vie et vous le pilotez.
Petite ? Peut-être bien. Encore faut-il s’accorder sur ce que l’on entend par là. La porte de la smart fortwo s’ouvre largement. Le siège allie fermeté et souplesse pour répondre à deux critères : le confort et le maintien. Cette dernière qualité prend toute son importance quand, une fois la position de conduite trouvée (ce qui est facilité par le réglage en hauteur du fauteuil), le contact est mis et que le pied enfonce l’accélérateur. Quel dynamisme ! Une assise et un dossier accueillants, attentifs à contenir les effets de la force centrifuge, voilà qui montre qu’une voiture électrique de petite taille peut offrir des sensations intenses. Elles commencent par un cri de surprise : braquez les roues, avancez, la fortwo tourne sur place. Un étonnement à faire partager sans retenue avec votre passager ou votre passagère, tant ce rayon de braquage ultra court est unique. Il est ainsi aisé d’imaginer des manoeuvres qui seraient improbables avec tout autre véhicule. Se garer d’un coup dans un espace limité, par exemple. Tourner sur route, sur la moitié de la route, là où n’importe quel engin à quatre roues avancerait et reculerait plusieurs fois : c’est inavouable, mais ce genre de petit plaisir en forme de clin d’oeil participe à la joie de posséder une smart. Ce qui est valable pour la fortwo l’est également pour la forfour, juste un peu moins à cause de la longueur, mais c’est encore impressionnant et cela fait lever les sourcils de tous les observateurs.
La ville lui appartient
Reprenons. Contact : la barre verte affichée à l’écran est complète, autonomie annoncée de 143 km. Elle tient compte des derniers utilisateurs et varie en fonction du trajet choisi, de la lourdeur ou de la légèreté sur la pédale de droite. A gauche du levier de vitesse, un interrupteur à bascule « eco ». A quoi sert-il ? Son rôle principal consiste à anticiper vos réactions, à renforcer le frein moteur, c’est à- dire à optimiser la récupération d’énergie en décélération. Discrètement, il amortit la pression que votre pied droit inflige à l’accélérateur et modère la vitesse maximale, tout cela au profit d’un allongement des parcours. Quatre kilomètres et trois feux rouges plus loin, le témoin, qui était passé à 139, remonte à 141 km. Me voici devenu gestionnaire des distances accessibles. Dans notre pays, aucune ville n’est suffisamment grande pour épuiser un tel capital. Il est dès lors possible de considérer la smart comme un excellent moyen de transport… interville. Emprunter l’autoroute ne lui donne aucun complexe. Si la jauge paraît baisser de manière à faire naître un début d’inquiétude, une petite pause sur l’un des prochains parkings qui mettent une borne à disposition règle le problème, le temps de siroter un café et de consulter ses messages sur son smartphone. Conçue pour l’usage citadin, la smart acquiert rapidement le statut d’outil de déplacement privilégié du quotidien. Si pratique que cela devient ludique.
La capacité d’être amicale
La technologie adoptée par smart s’oriente vers une programmation futée. Sur votre précieux mobile, l’application « smart EQ control » rend tous les services possibles. En hiver, même si votre voiture est couverte de neige et branchée dans la rue sur une borne publique, choisissez la température que vous désirez dans l’habitacle pour l’heure de votre départ. Votre travail, vos amis ou votre famille vous obligent peut-être à parcourir des distances inattendues : la carte vous montre toutes les bornes à proximité, en rouge celles qui sont occupées, en vert celles qui sont libres. En un rien de temps, les kilomètres s’alignent pour prolonger l’aventure de votre journée.
A la maison, au bureau, l’écran de votre téléphone vous renseigne sur l’état de charge de la batterie, ou sur le temps restant lorsque vous avez branché le câble. Vous avez bien sûr le choix de la plage horaire pendant laquelle les batteries se rempliront, afin de profiter des heures creuses et de leurs tarifs avantageux. Quoi qu’il en soit, la propulsion électrique revient en gros à un tiers de celle à essence, sans compter que l’entretien est presque nul.
La décision a été prise : l’an prochain, toutes les smart seront électriques, plus aucun moteur ne sera thermique, ce sera la fin des émissions de CO2 lors de l’utilisation. Pour cela, il fallait bien imaginer un ensemble de solutions pratiques et performantes. Ainsi, installer une boîte murale simplifie la recharge, à domicile ou au bureau. Mais une prise tout à fait normale convient aussi ; elle augmente évidemment la durée, tout dépend des besoins réels.
Par Gil Egger – Trajectoire Magazine N°125